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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/249

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table. Ce qui n’était qu’une solution apparente du conflit, elle eut l’hypocrisie de le tenir sérieusement pour la solution réelle. Si peu belliqueuse, si désireuse d’accommodement était cette Assemblée ! El le ministère public la représente si ardemment querelleuse !

Insisterai-je encore sur un symptôme qui dévoile bien le caractère accommodant de l’Assemblée ? Rappelez-vous, Messieurs, l’accord de l’Assemblée avec Pfuel sur la loi suspendant les amortissements. Si l’Assemblée n’avait pas su écraser l’ennemi en écrasant l’armée, il s’agissait avant tout, pour elle, de se ménager l’affection des paysans. Elle y renonça également. Pour elle, il s’agissait, avant de prendre en main les intérêts de sa propre existence, de s’accorder, d’éviter le conflit avec la couronne, de l’éviter dans toute circonstance. Et l’on reproche à cette Assemblée de n’avoir pas voulu de l’entente, de n’avoir pas recherché l’entente ? — Elle cherchait l’accord quand le conflit avait déjà éclaté. Vous connaissez, Messieurs, la brochure d’Unruh, un homme du centre. Vous y avez appris comment on tenta tout pour empêcher la rupture ; on envoya des députations à la couronne qui ne furent pas admises ; quelques députés cherchèrent à convaincre les ministres, qui les renvoyèrent avec une hauteur dédaigneuse. On voulut faire des concessions que l’on tourna en dérision. L’Assemblée voulait encore faire la paix quand il ne pouvait plus être ques-