Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/29

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n’y a-t-il rien d’étonnant à ce qu’une grande partie de la classe ouvrière n’ait réclamé, au moment où la Révolution éclatait, le rétablissement immédiat des guildes et des corporations privilégiées du moyen âge. Cependant, sous l’influence de quelques districts manufacturiers où prédominait le mode de production moderne, sous l’influence également de la vie nomade menée par beaucoup de travailleurs, vie qui avait pour résultat d’établir des relations plus actives entre les ouvriers et de donner naissance à un développement intellectuel supérieur, sous ces influences, il s’est formé un fort noyau, dont les idées, sur l’émancipation de la classe ouvrière, étaient beaucoup plus claires et plus en accord avec les faits existants et les nécessités historiques ; mais ce n’était qu’une minorité. Si le mouvement plus actif des classes moyennes date de 1840, celui de la classe ouvrière débute par les insurrections des ouvriers de fabrique de Silésie et de Bohème en 1844 ; nous aurons bientôt l’occasion de passer en revue les différents stades qu’il a traversés.

Enfin, il y avait la grande classe des petits fermiers, des paysans, qui, si on leur adjoint les ouvriers de ferme, constitue la grande majorité «le la nation. Mais cette classe se subdivisait également en différentes fractions. Il y avait d’abord les fermiers les plus riches, ceux qu’on appelle, en Allemagne, Gross et Mittel-Bauern, propriétaires de fermes d’une étendue plus ou moins considé-