Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/342

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Stieber jure encore que Cherval est en prison à Paris ; le 27 octobre, il ne peut encore donner de renseignements et ne sait que par un bruit qui court que Cherval s’est évadé. Cependant le lieutenant de police Greif avait fait trois visites à Cherval, à Londres, pendant les débats du procès, dans le but de savoir l’adresse de Nette, à Paris, dont on croyait qu’on pourrait acheter le témoignage contre les accusés de Cologne. Le « coup » était manqué.

Stieber avait des raisons pour laisser dans l’ombre ses rapports avec Cherval. K… continua à être Cherval, le Prussien resta Irlandais, et Stieber ne sait pas encore aujourd’hui « qui est réellement Cherval[1] ».

  1. Dans le Livre noir, Stieber ne sait toujours pas qui est réellement Cherval. On y voit, IIe partie, page 38, au no  111, Cherval : voir Cramer ; et au no  116, Crämer : « Le no  111 a, sous le nom de Cherval, mis une grande activité au service de la Ligue des communistes. Il portait aussi le nom de Frank dans la Ligue. Sous le nom de Cherval, il fut condamné à huit ans de prison par la cour d’assises de Paris, en février 1853 (lire 1852), mais s’évada bientôt et se rendit à Londres. » Telle est l’ignorance de Stieber dans la IIe partie qui énumère ce que l’on sait de personnel sur les suspects classés alphabétiquement et par numéros. Il a déjà oublié que dans la Ire partie, p. 81, il a laissé échapper l’aveu suivant : Cherval est en effet le fils d’un fonctionnaire rhénan, du nom de Joseph Crämer, qui (qui donc ? le père ou le fils ?) « a employé son métier de lithographe à faire de faux billets, fut emprisonné pour ce fait, mais en 1844 s’évada de la prison de Cologne (c’est faux : d’Aix-la-Chapelle !) et s’enfuit en Angleterre, et plus tard à Paris ». — Que l’on compare maintenant les témoignages de Stieber devant les jurés. La police ne peut absolument pas, même une fois, dire la vérité.