Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/391

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gnements complaisants sur les expéditeurs probables et s’était même offert à remplir le rôle de mouchard, n’avait jamais pensée le moins du monde à Marx. »

Quiconque a jamais lu une ligne de Marx, ne peut lui attribuer la paternité de cette circulaire mélodramatique. L’heure fantastique, minuit, l’opération singulièrement compromettante et consistant à glisser du « rouge » sous les portes des Philistins de la Révolution — tout cela pouvait convenir à l’esprit d’un Kinkel, de même que « la vertu civique », la « certitude » avec laquelle on « comptait sur l’exécution » militaire de la « prescription », relevaient de l’imagination de Willich. Mais comment Kinkel-Willich pouvaient-ils arriver à écrire de l’écriture de Marx leurs recettes révolutionnaires.

Risquons une hypothèse sur la genèse, « peu éclaircie encore », de cette circulaire en écriture contrefaite : la police trouva à Crefeld les cinquante catéchismes rouges accompagnés de l’agréable et brillante circulaire. Elle la fit copier en contrefaisant l’écriture de Marx, à Cologne ou à Berlin, « qu’importe ! » Dans quel but ? « Pour donner à sa marchandise une valeur d’autant plus grande. »

Le parquet général lui-même n’osa pas recourir à cette circulaire dans sa catilinaire. Il la laissa de côté. La lettre d’envoi ne contribua donc pas à faire constater « l’état de cause réel », qui faisait défaut.