Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/397

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cès non à titre d’accusé, mais à titre de témoin.

Peu de temps avant les débats devant les assises, Willich et Kinkel envoient un compagnon tailleur, comme émissaire, en Allemagne. Kinkel n’appartient pas à la fraction ; mais Willich était corégent avec lui de l’emprunt révolutionnaire germano-américain.

Kinkel, déjà menacé du danger qui le frappera plus tard, de se voir, lui et Willich, privé de l’administration des sommes empruntées, de voir l’agent reprendre le chemin de l’Amérique, malgré ses protestations indignées et malgré celles de Willich, Kinkel avait précisément besoin d’accomplir en apparence des missions en Allemagne et d’entretenir en apparence des correspondances avec l’Allemagne, pour montrer, d’une part, qu’il existait encore, dans ce pays, un terrain favorable à son activité révolutionnaire et aux dollars américains, d’autre part pour trouver un prétexte aux énormes frais de correspondance et de port que lui et l’ami Willich avaient su mettre en ligne de compte. (Cf. la circulaire lithographiée du comte O. Reichenbach.) Kinkel savait qu’il n’avait aucune relation ni avec les bourgeois libéraux ni avec la petite bourgeoisie démocratique d’Allemagne. Aussi prit-il un X pour un U, l’émissaire de la fraction pour l’émissaire de la Ligue révolutionnaire germano-américaine. Cet émissaire n’avait d’autre tâche que d’agir parmi les travailleurs contre le parti auquel appartenaient les accusés de