Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/412

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de Cherval). La façon dont j’ai exposé la scène s’appuie sur des « révélations spontanées » de Chernal à un de mes amis.

Le renseignement de Hirsch jette une lumière encore plus vive sur le faux serment de Stieber, sur les intrigues de l’ambassade prussienne à Londres et à Paris, et sur les entreprises infâmes de Hinckeldey.

Quand le Volksstaat se mit à publier ce pamphlet dans ses colonnes, je me demandai un moment s’il ne vaudrait pas mieux laisser de côté le chapitre iv (Fraction Willich-Schapper). En y réfléchissant davantage, toute modification au texte prit pour moi l’aspect d’une falsification de document historique.

La défaite violente d’une révolution laisse dans les cerveaux de ceux qui y ont participé, de ceux surtout qui se trouvent rejetés de leur patrie en exil, une commotion telle que, même des personnalités distinguées en restent, pendant plus ou moins longtemps, comme incapables de discernement ; on ne peut rentrer dans le courant de l’Histoire, on ne veut pas voir que la forme du mouvement a changé. Aussi joue-t-on à la conspiration et à la révolution, ce qui est également compromettant pour eux et pour la cause qu’ils servent. De là viennent les bévues de Willich et de Schapper. Willich a montré, dans la guerre de l’Amérique du Nord, qu’il était mieux qu’un fantaisiste, et Schapper, qui fut pendant toute sa vie un pionnier du