Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/413

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mouvement ouvrier, comprit et reconnut son erreur peu de temps après la fin du procès de Cologne. Bien des années plus tard, sur son lit de mort, il me parlait avec une mordante ironie de l’époque où il faisait ses « faux pas » de réfugié. D’autre part, les circonstances dans lesquelles les révélations ont été composées expliquent l’amertume des attaques dirigées contre l’aide involontaire prêtée à l’ennemi commun.

Aux époques de crise, le manque de réflexion devient un crime envers le parti et exige une pénitence publique.

Toute l’existence de la police politique dépend de l’issue de ce procès. Dans ces mots, qu’il écrivait à l’ambassade de Prusse à Londres, pendant les débats du procès de Cologne[1], Hinckeldey dévoilait le secret du procès des communistes.

« Toute l’existence de la police politique » : ce n’est pas seulement l’existence et l’activité du personnel immédiatement employé à ce métier, c’est la subordination de tout le mécanisme gouvernemental, y inclus les tribunaux (voir les dispositions disciplinaires s’appliquant aux magistrats du 7 mai 1851) et de la presse (voir fonds des reptiles) à cette institution comme tout l’État à Venise était soumis à l’inquisition d’État. La police politique, paralysée en Prusse pendant la tourmente révolutionnaire, avait besoin d’une transformation pour

  1. Cf. Mon livre Herr Vogt, p. 21. Note de Marx.