Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/50

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propagande socialiste et communiste chez les ouvriers. Les révoltes qui éclatèrent pendant la famine de 1847 eurent le même effet. En résumé, si l’opposition constitutionnelle réunissait autour de sa bannière la grande masse des classes possédantes (à l’exception des grands propriétaires terriens), de même les ouvriers des grandes villes attendaient leur émancipation des doctrines socialistes et communistes, quoique la loi sur la presse empêchât qu’on les renseignât beaucoup. On ne doit pas s’attendre à trouver chez eux une idée bien définie de ce qu’ils voulaient ; ils savaient seulement que le programme de la bourgeoisie constitutionnaliste ne contenait pas tout ce qui leur fallait et que leurs besoins n’entraient en aucune façon dans la sphère des idées constitutionnalistes.

Il n’existait pas alors, en Allemagne, de parti républicain distinct. On était monarchiste constitutionnaliste, ou bien plus ou moins nettement socialiste ou communiste.

Eu égard à de tels éléments, la moindre collision devait conduire à une grande révolution. La haute noblesse et les fonctionnaires civils et militaires les plus hauts placés fournissaient seuls un appui sûr au système existant ; la noblesse inférieure, les classes moyennes industrielles, les universités, les professeurs de tous les degrés et même une partie de la petite bureaucratie et des officiers inférieurs, étaient tous ligués contre le