les royalistes, par contre, ne s’illusionnaient pas moins sur le fait de leur suprématie commune. Ils ne comprenaient pas que si chacune de leurs fractions était royaliste, le produit de leur combinaison chimique devait être nécessairement républicain : la monarchie blanche et la monarchie bleue devaient se neutraliser dans la République tricolore. S’opposant au prolétariat révolutionnaire et aux classes intermédiaires qui se concentraient autour de ce prolétariat, le parti de l’ordre était obligé d’avoir recours à la coalition de ses forces et de maintenir en état de conservation l’organisation de ses forces coalisées. Chacune des deux fractions de ce parti devait faire prévaloir, à l’encontre des désirs de restauration et d’hégémonie de l’autre, la suprématie commune, la forme républicaine de la suprématie bourgeoise. Ces royalistes qui, au début, croyaient à une restauration immédiate, qui plus tard, conservaient la République, l’écume et l’invective aux lèvres, finissaient par accorder qu’ils ne pouvaient vivre en bonne intelligence que sous la seule République et par remettre la Restauration à une date indéterminée. La jouissance commune du pouvoir renforçait même chacune des deux fractions, rendait, par suite, chacune d’elles plus incapable encore et moins disposée à se subordonner à l’autre, c’est-à-dire à restaurer la monarchie.
Dans son programme électoral, le parti de l’ordre proclama sans détour la suprématie de la