tions démocratiques. Par rapport aux Cavaignac et aux Marrast, Ledru-Rollin et la Montagne se trouvaient dans la vérité révolutionnaire, et puisaient dans la conscience de cette situation grave un courage d’autant plus grand que la manifestation de l’énergie révolutionnaire se bornait à des effets parlementaires, dépôts d’actes d’accusation, menaces, élévation de la voix, discours tonitruants : on se livrait à des extrémités en parole seulement. Les paysans se trouvaient à peu près dans la même situation que les petits bourgeois et avaient à présenter à peu près les mêmes revendications sociales. Toutes les couches intermédiaires de la société, dans la mesure où elles étaient entraînées dans le mouvement révolutionnaire, devaient voir en Ledru-Rollin leur héros. Ledru-Rollin était le personnage de la petite bourgeoisie. En face du parti de l’ordre, les réformateurs de cet ordre, réformateurs à demi-conservateurs, à demi-révolutionnaires et parfaitement utopistes, devaient prendre le premier rang.
Le parti du National, les « amis de la Constitution quand même[1] », « les républicains purs et simples[2] » furent complètement défaits aux élections. Une minorité ridicule de ses membres fut envoyée à l’Assemblée législative. Ses chefs les plus connus, Marrast lui-même, le « rédacteur en