cembre 1848. La possession du pouvoir exécutif avait groupé autour de lui une quantité d’intérêts. La lutte contre l’anarchie obligeait le « parti de l’ordre » lui-même à augmenter l’influence présidentielle, et si le président n’était plus populaire, le « parti de l’ordre », lui, était impopulaire. Bonaparte ne pouvait-il espérer, en mettant à profit leur rivalité et la nécessité d’une restauration monarchique quelconque, contraindre les orléanistes et les légitimistes à reconnaître le prétendant neutre ?
Du 1er novembre 1849 date la troisième période d’existence de la République constitutionnelle, période qui se termine au 10 mars 1850. Elle n’est pas marquée seulement par le jeu régulier des institutions constitutionnelles tant admiré par Guizot, par la dispute entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Vis-à-vis des velléités de restauration des orléanistes et des légitimistes coalisés, Bonaparte représente le titre juridique du pouvoir réel qu’il exerce : la République. Vis-à-vis des velléités de restauration de Bonaparte, le « parti de l’ordre » représente le titre de la suprématie exercée en commun par les deux fractions : la République. Vis-à-vis des orléanistes, les légitimistes, vis-à-vis des légitimistes, les orléanistes représentent le statu quo : la République. Toutes ces diverses fractions du « parti de l’ordre », dont chacun possède in petto son roi propre et conserve l’espoir de sa propre restauration, font