les astres de la société et les feux follets de ses bourbiers. Il fallut accorder à chacune des propositions le rang qui lui était dû. L’Assemblée repoussa énergiquement le rappel des familles royales et Berryer, ce Démosthène des légitimistes, dissipa toute équivoque sur le sens de ce vote. La dégradation civile des prétendants, tel est le but que l’on poursuit ! On veut leur dérober leur dernière auréole, la dernière majesté qui leur reste, la majesté de l’exil ! Que penserait-on, s’écria Berryer, de celui des prétendants qui, oublieux de son illustre origine, reviendrait vivre en simple particulier ? On ne pouvait dire plus clairement à Bonaparte que sa situation présente ne lui avait rien conféré. Si les royalistes coalisés avaient besoin qu’en France un homme neutre siégeât sur le fauteuil présidentiel, les prétendants à la couronne sérieux devaient rester dérobés aux yeux des profanes par le lointain de l’exil.
Le 1er novembre, Louis Bonaparte répondit à la Législative par un message où il annonçait, en termes assez brusques, le renvoi du ministère Barrot et la constitution d’un autre cabinet. Le ministère Barrot-Falloux était le ministère de la coalition royaliste, le ministère d’Hautpoul était celui de Bonaparte ; c’était l’organe représentant le président auprès de l’Assemblée ; c’était le ministère des commis.
Bonaparte n’était plus l’homme neutre du 10 dé-