dette flottante s’accrut de 200 millions : tours de passe-passe dans le groupement des chiffres, dans l’établissement du bilan, qui aboutissaient tous finalement à de nouveaux emprunts.
Avec Fould, l’aristocratie financière, en présence de la jalousie des autres fractions de la bourgeoisie, prit une allure moins impudente que sous Louis-Philippe. Cependant le système restait le même : augmentation constante des dettes, déguisement du déficit. Et, avec le temps, la spéculation d’autrefois se remit de plus en plus ouvertement en évidence. Nous en avons la preuve dans la loi sur les chemins de fer d’Avignon, dans les fluctuations mystérieuses subies par les papiers d’État, dans ces oscillations qui devinrent, un moment, l’objet des conversations de tout Paris, enfin dans les spéculations malheureuses de Fould et de Bonaparte sur les élections du 10 mars.
La restauration officielle de l’aristocratie financière ne pouvait manquer de mettre, à brève échéance, le peuple français en présence d’un nouveau 24 Février.
La Constituante, dans un accès de misanthropie dirigé contre son héritière, avait supprimé les droits sur les vins à dater de l’an du Seigneur 1850. Ce n’était pas en supprimant d’anciens impôts qu’on pouvait payer de nouvelles dettes. Creton, un crétin du « parti de l’ordre », avait proposé le maintien de l’impôt des boissons avant même la prorogation de la Législative. Fould reprit cette pro-