ne protège que les assiégeants, non les assiégés ! En nous glissant dans Ilion, la sainte, cachée dans le ventre du cheval de Troie, nous n’avons pas, à la différence de nos modèles, les Grecs, conquis la ville ennemie, nous nous sommes laissés faire prisonniers nous-mêmes.
Mais le fondement de la Constitution est le suffrage universel. La suppression du suffrage universel est le dernier mot du « parti de l’ordre », de la dictature bourgeoise.
Le suffrage universel avait donné raison à la bourgeoisie le 24 mai 1848, le 20 décembre 1848, le 13 mai 1849, le 8 juillet 1849. Le suffrage universel s’est fait tort à lui-même le 10 mars 1850. La constitution bourgeoise signifie que la domination bourgeoise est l’émanation et le résultat du suffrage universel, l’acte parfait de la volonté souveraine du peuple. Mais du moment que le contenu de ce suffrage, de cette volonté souveraine n’est plus la domination de la bourgeoisie, la Constitution a-t-elle encore quelque sens ? N’est-ce pas le devoir de la bourgeoisie de réglementer le suffrage de telle façon qu’il veuille ce qui est raisonnable, qu’il veuille la domination de la bourgeoisie ? Le suffrage universel en révoquant constamment le pouvoir public, en le créant à nouveau, en le tirant de son propre sein, ne supprime-t-il pas toute stabilité, ne met-il pas tous les pouvoirs existants continuellement en question, n’annihile-t-il pas l’autorité, ne menace-t-il pas