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Page:Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/181

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abolition du suffrage universel
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À ces époques de prospérité générale où les forces productives de la société bourgeoise se développent autant que les conditions de cette société le permettent, il ne peut être nullement question de véritable révolution. Un semblable bouleversement n’est possible qu’aux périodes où ces deux facteurs, les forces productives modernes et les formes de production bourgeoises entrent en conflit. Les multiples querelles auxquelles participent et dans lesquelles se compromettent réciproquement les fractions isolées du « parti de l’ordre » sur le continent, bien loin de fournir l’occasion de nouvelles révolutions, ne sont, au contraire, possibles que parce que la base qui supporte les rapports est si sûre, et, ce que la réaction ignore, si bourgeoise. Les tentatives de réaction destinées à arrêter le développement bourgeois échoueront aussi bien que l’enthousiasme moral et les proclamations enflammées des démocrates. Une nouvelle révolution n’est possible qu’à la suite d’une nouvelle crise, mais l’une est aussi certaine que l’autre.

Passons maintenant à la France.

La victoire que le peuple, uni aux petits bourgeois, avait remportée aux élections du 10 mars, fut annulée par lui-même : il provoqua, en effet, la nouvelle élection du 28 avril. Vidal avait été élu non seulement à Paris, mais encore dans le Bas-Rhin. Le comité parisien où la Montagne et la petite bourgeoisie étaient fortement représen-