et arrachèrent à sa faiblesse et à son peu de confiance en elle-même des lois qui enlevèrent au public le dernier reste de considération qu’il pouvait avoir pour elle. Bonaparte, occupé de son idée fixe, l’idée napoléonienne, était assez impertinent pour exploiter cet abaissement du pouvoir parlementaire. Quand en effet, le 8 mai 1849, l’Assemblée nationale infligea un vote de blâme au ministère à propos de l’investissement de Civita Vecchia par Oudinot et ordonna de ramener l’expédition romaine à sa destination prétendue, Bonaparte publia, le soir même, dans le Moniteur, une lettre adressée à Oudinot où il le félicitait de ses actions d’éclat et se posait en protecteur magnanime de l’armée vis-à-vis des écrivassiers parlementaires. Les royalistes en sourirent. Ils tenaient Napoléon simplement pour leur dupe. Enfin comme Marrast, président de la Constituante, ayant cru un instant que la sécurité de l’Assemblée nationale était compromise et s’appuyant sur la constitution, avait requis un colonel avec son régiment, le colonel refusa d’obéir, argua de la discipline et renvoya Marrast à Changarnier qui l’éconduisit dédaigneusement en remarquant qu’il n’aimait pas les « baïonnettes intelligentes[1]. » Quand, en novembre 1851, les royalistes coalisés voulurent engager la bataille décisive avec Bonaparte, ils cherchèrent à faire adopter dans leur célèbre motion des questeurs,
- ↑ En français dans le texte.