dérobe, laisse dégringoler les républicains-bourgeois et s’appuie sur la force armée. Le « parti de l’ordre » croit encore être solide quand il s’aperçoit, un beau matin, que l’appui sur lequel il comptait s’est changé en baïonnette. Chaque parti attaque par derrière celui qui le dépasse et s’appuie sur le front de celui qui recule. Il n’y a rien d’étonnant, à ce que, placé dans cette position ridicule, il ne perde l’équilibre et, après avoir fait les inévitables grimaces, ne finisse sa chute en d’étranges cabrioles. La révolution suit ainsi une ligne descendante. Elle suit déjà ce mouvement rétrograde avant que la dernière barricade de Février n’ait été enlevée, avant qu’on ait constitué la première autorité révolutionnaire.
La période qui s’offre à nous renferme le mélange le plus varié de contradictions criantes : des constitutionnels conspirent ouvertement contre la constitution ; des révolutionnaires confessent être constitutionnels ; une Assemblée nationale qui veut être toute-puissante reste néanmoins toujours parlementaire ; une Montagne voit dans la tolérance un devoir et remédie à ses défaites présentes en prophétisant ses victoires futures ; des royalistes forment les patres conscripti de la république et se voient contraints, par la situation, à maintenir à l’étranger les dynasties ennemies dont ils sont les partisans et à conserver en France la République qu’ils haïssent ; un pouvoir exécutif puise sa force dans sa faiblesse même et sa respectabilité dans le