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Page:Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/298

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la lutte des classes en france

son. Il traita donc les officiers et les sous-officiers dans les salons de l’Élysée et leur offrit des cigares et du champagne, de la volaille froide et des saucissons. Le 3 octobre, il renouvelle cette manœuvre sur la masse des troupes à la revue de Saint-Maur, et le 10 octobre, il la répète sur une plus grande échelle à celle de Satory. L’oncle se rapelait les campagnes d’Alexandre en Asie, le neveu des conquêtes de Bacchus dans le même pays. Alexandre était certainement un demi-dieu, mais Bacchus était un dieu, et, qui plus est, le dieu tutélaire de la société du 10 décembre.

Après la revue du 3 octobre, la commission permanente appela devant elle le général d’Hautpoul. Il promit que ces atteintes à la discipline ne se reproduiraient plus. Dans ces deux revues, Changarnier avait commandé comme commandant en chef de l’armée de Paris. Tout à la fois membre de la commission permanente, chef de la garde nationale, « sauveur » du 29 janvier et du 13 juin, « boulevard de la société », candidat du « parti de l’ordre » à la dignité présidentielle, Monk présumé de deux monarchies, il n’avait jamais jusqu’alors reconnu sa subordination envers le ministre de la Guerre. Il s’était toujours ouvertement moqué de la constitution républicaine et avait poursuivi Bonaparte d’une protection équivoque. Maintenant il était un partisan zélé de la discipline contre le ministre de la Guerre et de la constitution contre Bonaparte. Tandis que, le 10 octobre, une partie de la cavalerie faisait