Elle oublia de décréter que le président lui-même pouvait être incarcéré pour dettes. Elle anéantit la dernière apparence d’inviolabilité qui protégeait ses propres membres.
On se souvient que le commissaire de police Yon avait, sur le témoignage d’un certain Alais, accusé une section de décembristes d’avoir prémédité le meurtre de Dupin et de Changarnier. A ce propos, dès la première séance, les questeurs proposèrent de créer une police particulière du Parlement, payée par le budget spécial de l’Assemblée et complètement indépendante du préfet de police. Le préfet de l’intérieur, Baroche, avait protesté contre cette incursion dans son domaine. On conclut alors un misérable compromis, d’après lequel le commissaire de police de l’Assemblée, était bien appointé par le budget particulier de cette dernière et était nommé et révoqué par ses questeurs, mais après entente préalable avec le ministre de l’intérieur. Sur ces entrefaites, Alais avait été poursuivi devant les tribunaux par le gouvernement. Il était, dès lors, facile de faire de sa déposition une mystification et de jeter, par la bouche de l’accusateur public, un jour ridicule sur Dupin, Changarnier, Yon et sur toute l’Assemblée nationale. C’est alors que, le 29 décembre, Baroche, ministre de l’intérieur, écrit une lettre à Dupin, où il demande le renvoi de Yon. Le bureau de l’Assemblée décide de maintenir Yon en sa place, mais l’Assemblée, effrayée par la violence de sa con-