duite dans l’affaire Mauguin, habituée d’ailleurs, pour un coup qu’elle a osé porter au pouvoir exécutif, à en recevoir deux en échange, ne sanctionne pas cette décision. Elle renvoie Yon pour le récompenser de son zèle et se prive elle-même d’une prérogative parlementaire, indispensable pour se défendre contre un homme qui ne prend pas la nuit les décisions qu’il veut exécuter dans la journée, mais décide le jour et exécute la nuit.
Nous avons vu que l’Assemblée nationale pendant les mois de novembre et de décembre, dans des occasions importantes, palpitantes, évita, apaisa la lutte engagée avec le pouvoir exécutif. Nous la voyons maintenant obligée à la reprendre, sous les prétextes les plus mesquins. Dans le cas de Mauguin, elle confirme le principe de l’incarcération pour dettes des représentants du peuple, mais elle se réserve de n’en permettre l’application qu’à des représentants qui lui déplaisent, et, à propos de cet infâme privilège, elle se querelle avec le ministre de la Justice. Au lieu de se servir du soi-disant projet de meurtre, pour décréter une enquête sur la société du 10 décembre et de découvrir irrémédiablement, sous les yeux de l’Europe et de la France, Bonaparte sous son véritable aspect de chef de la canaille[1] de Paris, elle laisse ce conflit tomber à un niveau tel qu’il ne s’agit que de savoir qui, d’elle ou du ministre de l’Inté-
- ↑ Lumpenproletariat.