tions ennemies. Ce parti était un mélange de substances sociales hétérogènes. La question de la revision créa une température politique telle que le produit se décomposa en ses éléments primitifs.
L’intérêt qu’offrait la revision aux bonapartistes était simple. Il s’agissait surtout pour eux d’obtenir l’abolition de l’article 45 qui interdisait à Bonaparte de se faire réélire, d’arriver à la prorogation de son pouvoir. La position des républicains n’était pas moins simple. Ils repoussaient absolument toute revision. Ils voyaient en elle une conspiration générale contre la République. Ils disposaient de plus du quart des voix de l’Assemblée et en vertu de la constitution, trois quarts des voix étaient exigés pour qu’on pût légitimement décider la revision et convoquer une Assemblée chargée de ce travail. Aussi leur suffisait-il de compter leurs voix pour être sûr de la victoire, et ils la tenaient pour assurée.
Loin d’être dans une position aussi claire, le « parti de l’ordre » se trouvait en proie à des contradictions inextricables. Repousser la revision ? C’était mettre le statu quo en péril en ne laissant plus à Bonaparte qu’une issue, en l’obligeant à employer la force ; c’était le 2 mai 1852, au moment décisif, livrer la France à l’anarchie révolutionnaire alors que le président avait perdu son autorité, que l’Assemblée ne la possédait plus depuis longtemps et que le peuple la voulait