vait le moins du monde se mettre sur le même rang que la propriété foncière tant que cette dernière ne se serait pas décidée à devenir industrielle. Si Henri V mourait demain, le comte de Paris n’en deviendrait pas pour cela le roi des légitimistes, même s’il cessait d’être le roi des orléanistes. Cependant les philosophes de la fusion qui se donnaient de l’importance à mesure que la question de la revision passait au premier plan, qui s’étaient créé dans « l’Assemblée nationale » un organe officiel quotidien, qui en ce moment même (février 1852) sont encore à l’ouvrage, ces philosophes expliquaient toute la difficulté par la résistance et la rivalité des dynasties. Depuis la mort de Louis-Philippe, on avait tenté des efforts pour réconcilier la famille d’Orléans avec Henri V. Mais les intrigues dynastiques qui ne se nouaient en général que pendant les vacances de l’Assemblée, pendant les entr’actes, dans la coulisse, ressemblaient plus à une coquetterie sentimentale avec une vieille superstition qu’à une affaire traitée sérieusement. Ces tentatives passèrent au rang d’affaires d’État. Le « parti de l’ordre » leur fit l’honneur de la scène publique au lieu de les réserver, comme jusqu’alors, au théâtre d’amateur. Les courriers volent de Paris à Venise, de Venise à Claremont, de Claremont à Paris. Le comte de Chambord publie un manifeste où « avec l’aide de tous les membres de sa famille, » il annonce non sa restauration, mais la restauration « nationale. » L’orléaniste Salvandy
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