La France avait, il est vrai, traversé en 1851, une espèce de petite crise commerciale. A la fin de février les exportations étaient en diminution sur celles de 1850. En mars le commerce souffrait et les fabriques se fermaient. En avril, la situation des départements industriels semblait aussi compromise qu’après les journées de Février. En mai, les affaires n’avaient pas encore repris. Le 28 juin encore, le portefeuille de la Banque de France dénotait, par l’accroissement effroyable des dépôts et la diminution aussi forte des avances sur effets, l’arrêt de la production. Ce ne fut qu’au milieu d’octobre que se produisit de nouveau une amélioration progressive des affaires. La bourgeoisie française expliquait cette crise commerciale par des raisons purement politiques, par le différend entre l’Assemblée et le pouvoir exécutif, par le peu de sûreté que présentait une forme de gouvernement restée provisoire, par la perspective terrifiante du 2 mai 1852. Je ne veux pas contester que toutes ces circonstances aient pesé sur différentes branches d’industrie parisiennes. Cependant cette influence des événements politiques était locale et insignifiante. Ce qui le prouve bien, c’est que l’amélioration dans l’état des affaires se produisit précisément au moment où la situation politique empirait, où l’horizon s’assombrissait, et où l’on atttendait à tout moment l’éclair qui devait partir de l’Elysée, à la mi-octobre. Le bourgeois français dont « le savoir--