préférence par la crise. La France traverse donc outre la crise générale sa crise commerciale propre, nationale ; mais cette dernière est cependant bien davantage déterminée, conditionnée par l’état général du marché universel que par des influences locales et propres à la France. Il ne sera pas sans intérêt d’opposer au préjugé du bourgeois français le jugement du bourgeois anglais. Une des plus grandes maisons de Liverpool écrit dans son rapport commercial annuel pour 1851 : « Peu d’années ont davantage trompé les prévisions faites à leur début que celle qui vient de s’écouler. Au lieu de nous apporter la prospérité que l’on attendait, elle s’est montrée l’année la plus décourageante que l’on ait vue depuis un quart de siècle. Cela s’applique naturellement aux classes mercantiles, non aux classes industrielles. Et cependant les raisons ne manquaient sûrement pas qui permettaient, au début de l’année, d’espérer le contraire. Les stocks de marchandises étaient pauvres ; le capital surabondant ; les moyens de subsistance bon marché ; une riche récolte était assurée. Une paix ininterrompue régnait sur le continent et en Angleterre aucun trouble politique ou financier n’était à déplorer. En fait, jamais le commerce n’avait été plus libre de prendre son essor… A quoi attribuer ce résultat défavorable ? Nous croyons qu’il faut en chercher la cause dans les excès du commerce tant pour l’importation que pour l’exportation. Si nos négo-
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