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Page:Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/352

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la lutte des classes en france

par les démagogues, d’un autre côté, par les hallucinations monarchiques. (Applaudissements vifs, impétueux, répétés dans toutes les parties de l’amphithéâtre.) Les hallucinations monarchiques empêchent tout progrès et toute industrie sérieuse. La lutte remplace le progrès. On voit des hommes, autrefois les soutiens les plus zélés de l’autorité et des prérogatives royales, devenir les partisans d’une convention uniquement dans le but d’affaiblir l’autorité née du suffrage universel. (Applaudissements vifs et répétés.) Nous voyons des hommes qui ont le plus souffert de la Révolution, et s’en sont le plus plaint, en provoquer une nouvelle, uniquement pour enchaîner la volonté nationale… Je vous promets le calme à l’avenir (bravo, bravo, tonnerre de bravos). » — C’est ainsi que la bourgeoisie industrielle prodigue ses bravos serviles au coup d’État du 2 décembre, à l’anéantissement du Parlement, à la chute de sa suprématie, à la dictature de Bonaparte. Au tonnerre d’applaudissements du 25 novembre répondit le tonnerre du canon le 4 décembre, et la maison de M. Sallandrouze, un de ceux qui avaient le plus applaudi, fut une de celles qui eut le plus à souffrir des bombes.

Quand Cromwell procéda à la dissolution du Long Parlement, il se rendit seul au milieu de lui, tira sa montre pour l’empêcher de continuer à exister une minute même après le délai qu’il s’était fixé et chassa chacun des membres du Parlement