en lui lançant des brocards humoristiques. Napoléon, inférieur à son modèle, se rendit au moins le 18 brumaire au corps législatif et lui lut, la gorge serrée il est vrai, son arrêt de mort. Bonaparte le second, qui disposait d’ailleurs d’un pouvoir d’un tout autre genre, ne chercha pas un modèle dans les annales de l’histoire, mais dans les annales de la société du 10 décembre, dans celles de la justice criminelle. Il vole à la Banque de France 25 millions, achète le général Magnan un million, les soldats quinze francs pièce, l’eau-de-vie par-dessus le marché, se rencontre, comme un voleur, secrètement dans la nuit avec ses complices, fait faire irruption dans les maisons des chefs parlementaires les plus dangereux, tirer de leur lit Cavaignac, Lamoricière, Leflô, Changarnier, Charras, Thiers, Baze, etc., garnir de troupes les places principales de Paris et le palais du Parlement, et, dès le matin, couvrir tous les murs de placards charlatanesques où il annonce la dissolution de l’Assemblée nationale et du conseil d’État, le rétablissement du suffrage universel et la mise en état de siège du département de la Seine. Peu de temps après, il fait passer dans le Moniteur un document faux d’après lequel des parlementaires influents se seraient groupés autour de lui en un sénatus-consulte.
Le Parlement-croupion, réuni à la mairie du Xe arrondissement, composé principalement de légitimistes et d’orléanistes décide, aux cris répé-