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Page:Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/50

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la lutte des classes en france

glissait irrémédiablement sur la pente de la faillite.

Dans ces premiers engagements de la bourgeoisie aux prises avec le prolétaire, tous les avantages, toutes les positions décisives, toutes les couches moyennes de la société étaient aux mains des bourgeois, alors que les flots de la révolution de Février battaient tout le continent. Chaque courrier apportait un nouveau bulletin révolutionnaire, tantôt d’Italie, tantôt d’Allemagne, tantôt des régions les plus éloignées du Sud-Est de l’Europe, entretenait l’agitation générale du peuple, lui donnait les témoignages continuels d’une victoire qu’il avait remportée.

Le 17 mars et le 16 avril furent les combats d’avant-postes de la grande guerre des classes que la république bourgeoise cherchait à dissimuler.

Le 17 mars dévoila la situation ambiguë du prolétariat, et montra qu’elle ne laissait place à aucun acte décisif. La démonstration avait à l’origine pour but de remettre le gouvernement provisoire dans la voie de la Révolution, d’obtenir, si les circonstances s’y prêtaient, l’exclusion des membres bourgeois de ce gouvernement, d’exiger la prorogation de la date des élections à l’assemblée et à la garde nationale. Mais, le 16 mars, la bourgeoisie, représentée par cette garde, fit une démonstration hostile au gouvernement provisoire aux cris de : « A bas Ledru-Rollin ! » Elle marcha sur l’Hôtel de Ville. Le peuple se vit forcé de crier, le 17 mars :