par une tempête approbative la déclaration du ministre Trélat : il s’agissait uniquement de rendre au travail ses anciennes conditions.
Mais tout cela ne suffisait pas. La République de Février avait été conquise par le prolétariat ; la bourgeoisie l’avait seulement favorisé par son attitude passive. Les prolétaires se considéraient avec justice comme les vainqueurs de Février ; ils avaient les prétentions orgueilleuses des vainqueurs. Il fallait qu’ils fussent vaincus dans la rue, il fallait qu’on leur montrât que leur défaite était inévitable, dès qu’ils combattraient non plus d’accord avec la bourgeoisie, mais contre elle. Les concessions socialistes de la République de Février supposaient que le prolétariat s’était uni à la bourgeoisie pour livrer bataille à la royauté. Un second combat était nécessaire pour dégager la République des concessions socialistes, pour inaugurer le règne officiel de la République bourgeoise. C’est les armes à la main que la bourgeoisie devait repousser les revendications du prolétariat. La naissance véritable de la République bourgeoise date non de la victoire de Février, mais de la défaite de Juin.
Le prolétariat précipita la décision. Le 15 mai, il envahit l’Assemblée nationale, cherchant sans succès à reconquérir son influence révolutionnaire. Il ne réussit qu’à livrer aux cachots de la bourgeoisie ses chefs énergiques : Il faut en finir[1] !
- ↑ En français dans le texte.