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moins de travail. Grâce à ces améliorations, le fermier est dispensé d’employer une plus grande quantité de travail pour un produit proportionnellement moindre. Il n’a pas besoin alors de recourir à des terrains inférieurs, et des portions du capital appliquées successivement au même terrain restent également productives. Donc ces améliorations, loin de faire hausser continuellement la rente, comme le dit M. Proudhon, sont, au contraire, autant d’obstacles temporaires qui s’opposent à sa hausse.

Les propriétaires anglais du XVIIe siècle sentaient si bien cette vérité qu’ils s’opposèrent aux progrès de l’agriculture, de crainte de voir diminuer leurs revenus. (Voir Petty, économiste anglais du temps de Charles II.)


§ V. Les grèves et les coalitions des ouvriers.


Tout mouvement de hausse dans les salaires ne peut avoir d’autre effet que celui d’une hausse sur le blé, le vin, etc., c’est-à-dire l’effet d’une disette. Car qu’est-ce que le salaire ? C’est le prix de revient du blé, etc. ; c’est le prix intégral de toute chose. Allons plus loin encore : le salaire est la proportionnalité des éléments qui composent la richesse et qui sont consommés reproduc-