Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/55

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mande l’offreur, et la valeur vénale qu’offre le demandeur. La valeur échangeable du produit est chaque fois la résultante de ces appréciations contradictoires.

En dernière analyse, l’offre et la demande mettent en présence la production et la consommation, mais la production et la consommation fondées sur les échanges individuels.

Le produit qu’on offre n’est pas l’utile en lui-même. C’est le consommateur qui en constate l’utilité. Et lors même qu’on lui reconnaît la qualité d’être utile, il n’est pas exclusivement l’utile. Dans le cours de la production il a été échangé contre tous les frais de production, tels que les matières premières, les salaires des ouvriers, etc., toutes choses qui sont valeurs vénales. Donc le produit représente, aux yeux du producteur, une somme de valeurs vénales. Ce qu’il offre, ce n’est pas seulement un objet utile, mais encore et surtout une valeur vénale.

Quant à la demande, elle ne sera effective qu’à la condition d’avoir à sa disposition des moyens d’échange. Ces moyens eux-mêmes sont des produits, des valeurs vénales.

Dans l’offre et la demande nous trouvons donc d’un côté un produit qui a coûté des valeurs vénales, et le besoin de vendre ; de l’autre, des moyens qui ont coûté des valeurs vénales, et le désir d’acheter.

M. Proudhon oppose l’acheteur libre au pro-