Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/101

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de s’élever au-dessus d’un état de féodalité basé sur la servitude agraire ?

La question était suffisamment compliquée. Une guerre avec la Russie offrait l’unique solution possible. Dans cette éventualité, la question de la démarcation des différentes nations révolutionnaires eût été subordonnée à celle de l’établissement, au préalable, d’une frontière sûre contre l’ennemi commun. Les Polonais, mis en possession de vastes territoires dans l’Est, eussent été plus traitables au sujet de l’Ouest et en fin de compte, Riga et Mitau leur auraient paru tout aussi importants que Dantzig et Elbing. Le parti avancé de l’Allemagne, qui estimait qu’une guerre avec la Russie était nécessaire pour entretenir le mouvement continental, et qui pensait que le rétablissement national même d’une partie de la Pologne déterminerait fatalement cette guerre, soutenait les Polonais ; par contre, le parti bourgeois au pouvoir, qui prévoyait clairement qu’une guerre nationale avec la Russie, par cela même qu’elle appellerait au gouvernement des hommes plus actifs et plus énergiques, amènerait sa propre chute, déclara, avec un feint enthousiasme pour l’extension de la nationalité allemande, que la Pologne prussienne, le centre de l’agitation révo-