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Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/111

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militaires avec une vigueur extrême, dans cette guerre-ci, la seule populaire, la seule révolutionnaire, partiellement tout au moins, on adopta un système de marches et de contremarches inutiles, et on accepta l’intervention de la diplomatie étrangère, qui fit qu’on aboutit, après nombre d’engagements héroïques, à une fin lamentable. Pendant la guerre le gouvernement allemand trahissait l’armée révolutionnaire de Slesvig-Holstein. C’est à dessein qu’il permettait aux Danois de la passer au fil de l’épée, une fois qu’elle était disséminée ou divisée. Le corps des volontaires allemands fut traité de même.

Mais tandis que de la sorte le nom allemand ne récoltait de tous côtés que colère et haine, les gouvernements constitutionnels et libéraux se frottaient les mains de joie. Ils avaient réussi à écraser les mouvements polonais et bohémiens. Partout ils avaient rallumé les vieilles animosités nationales qui jusqu’alors avaient empêché toute entente et toute action communes entre Allemands, Polonais et Italiens. Ils avaient habitué le peuple à des scènes de guerre civile et à la répression par le militaire. L’armée prussienne et l’armée autrichienne, la première en Pologne, la seconde à Prague, avaient repris confiance ;