Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/172

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l’Autriche une monarchie indivisible, centralisée et indépendante, distincte même de cette Allemagne que l’Assemblée de Francfort devait réorganiser.

De fait, cette déclaration ouverte de guerre ne laissait pas d’autre choix aux savantasses de Francfort que d’exclure l’Autriche de l’Allemagne et de créer avec le reste de ce pays une espèce de Bas-Empire, une « petite Allemagne », dont le manteau impérial, tant soit peu rapé, devait tomber sur les épaules de Sa Majesté de Prusse. C’était là, on se rappellera, la reprise d’un vieux projet, qu’avaient imaginé, il y avait 6 ou 8 ans de cela, des doctrinaires libéraux allemands du midi et du centre, qui considéraient comme une aubaine les circonstances déshonorantes grâce auxquelles leur vieille marotte fut encore une fois prônée comme le dernier « nouveau jeu » pour le salut de la patrie.

En février et mars l’Assemblée en était venue à bout des débats sur la constitution impériale ainsi que de la déclaration des droits et de la loi électorale impériale ; non sans-avoir été contrainte de faire, en nombre de points, les concessions les plus contradictoires, tantôt au parti conservateur ou plutôt réactionnaire, tantôt aux fractions plus avancées de l’Assem-