Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/173

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blée. Il était évident que la direction de l’Assemblée de Francfort qui avait appartenu naguère à la droite et au centre droit (les conservateurs et les réactionnaires) passait graduellement entre les mains de la gauche ou du parti démocratique de la Chambre. La position plutôt ambiguë des députés autrichiens dans une assemblée qui avait exclu leur pays de l’Allemagne, et dans laquelle ils devaient néanmoins siéger et voter, favorisait cette rupture d’équilibre ; c’est ainsi que dès la fin février le centre gauche et la gauche, grâce à l’appui des votes autrichiens, se trouvaient généralement en majorité, tandis qu’il y avait des jours où la fraction conservatrice des Autrichiens, tout à coup et pour le plaisant de la chose, votait avec la droite et alors faisait pencher la balance du côté opposé. Le but qu’ils se proposaient par ces soubresauts était de déconsidérer l’Assemblée, chose parfaitement inutile, vu que la masse du peuple était depuis longtemps fixée sur l’ineptie et la futilité de tout ce qui venait de Francfort. On se figure aisément quel genre de constitution devait s’élaborer au milieu de pareils sauts et bonds.

La gauche de l’Assemblée — l’élite et l’orgueil de l’Allemagne révolutionnaire qu’elle