Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contre le roi. Dans les provinces rhénanes et plus ou moins dans la Prusse entière, elle était exaspérée à un tel point que, se trouvant manquer d’hommes pour la représenter dans la presse, elle alla jusqu’à s’allier au parti philosophique extrême dont il a été question ci-dessus. Le fruit de cette alliance était la Rheinische Zeitung de Cologne, un journal qui fut supprimé au bout de 15 mois (2), mais duquel date l’existence de la presse en Allemagne. C’était en 1842.

Le pauvre roi dont les difficultés économiques étaient la satire la plus mordante contre ses penchants moyen-âgeux, s’aperçut vite qu’il ne pourrait continuer de régner s’il ne faisait quelque légère concession à la clameur populaire pour cette Représentation du Peuple incorporée dans la loi de 1820 comme dernier vestige des promesses faites en 1813 et 1815, et oubliées depuis longtemps. Il choisit la manière la moins désagréable d’exécuter cette loi malencontreuse, en convoquant les Comités permanents des Diètes provinciales. Les Diètes provinciales avaient été établies en 1823. Elles se composaient pour chacune des huit provinces du royaume : i) de la haute noblesse des anciennes familles souveraines de l’empire allemand, dont les chefs étaient mem-