Aller au contenu

Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

se préparait à braver son gouvernement. La révolution de février renversa, en France, le même genre de gouvernement que la bourgeoisie de Prusse allait établir dans son pays. La révolution de février s’annonça comme une révolution de la classe ouvrière contre la classe bourgeoise ; elle proclama la chute du gouvernement et l’émancipation de l’ouvrier. Or, la bourgeoisie venait d’en avoir assez de l’agitation ouvrière dans son propre pays. Elle avait même essayé, une fois la première terreur inspirée par les émeutes silésiennes dissipée, de tirer profit de cette agitation ; mais toujours elle avait gardé une salutaire horreur du socialisme et du communisme révolutionnaire ; c’est pourquoi, quand elle vit à la tête du gouvernement, à Paris, des hommes qu’elle considérait comme les plus dangereux ennemis de la propriété, de l’ordre, de la religion, de la famille et des autres pénates du bourgeois moderne, elle sentit sa propre ardeur révolutionnaire se refroidir considérablement. Elle savait qu’il fallait saisir l’occasion ; que sans le secours des classes ouvrières elle serait vaincue ; et malgré cela le courage lui manqua. De sorte qu’elle appuya les gouvernements dans les premiers soulèvements partiels, et essaya