Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/23

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étroites. Nous vivons aujourd’hui sous le règne de la production capitaliste où une classe importante, et de plus en plus grande de la population, ne peut vivre que si elle travaille contre salaire pour les possesseurs des moyens de production — outils, machines, matières premières et moyens de subsistance, Sur la base de ce mode de production, les frais de production de l’ouvrier consistent dans la somme de moyens de subsistance — ou de leurs prix en argent — qui sont en moyenne nécessaires pour lui fournir sa capacité de travail, pour entretenir celle-ci, pour le remplacer par un nouvel ouvrier lorsque la maladie, l’âge ou la mort l’éloignent de la production, c’est-à-dire pour permettre à la classe ouvrière de se perpétuer en conservant sa force nécessaire.

Supposons que le prix en argent de ces moyens de subsistance soit en moyenne de trois marks par jour. Notre ouvrier reçoit donc du capitaliste qui l’occupe un salaire de trois marks par jour. Pour cela, le capitaliste le fait travailler, disons, douze heures par jour. À la vérité, ce capitaliste calcule à peu près de la façon suivante :

Supposons que notre ouvrier — un ajusteur — ait à travailler à une pièce de machine de façon à la terminer en une journée, La matière première — le fer et le laiton dans la forme déjà ouvragée nécessaire — coûte 20 marks. La consommation de la machine à vapeur, l’usure de cette même machine à vapeur, du tour et des autres outils avec lesquels l’ouvrier travaille, représentent, calculées pour une journée et pour sa quote-part, la valeur d’un mark. Nous avons supposé que le salaire est de 3 marks pour une journée. Cela fait au total pour notre pièce de machine 24 marks. Mais le capitaliste calcule de façon à recevoir de ses clients un prix moyen de 27 marks, c’est-à-dire 3 marks de plus que les frais qu’il a engagés.

D’où viennent ces 3 marks qu’empoche le capitaliste ? L’économie classique prétend que les marchandises