Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/26

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de celle-ci coïncident par conséquent avec ses frais de production à lui. Ce que les économistes appelaient les frais de production du travail sont précisément ceux de l’ouvrier et par suite ceux de la force de travail. Et nous pouvons remonter aussi de la même façon des frais de production de la force de travail à la valeur de la force de travail, et déterminer la quantité de travail socialement nécessaire pour la production d’une force de travail de qualité déterminée, ainsi que l’a fait Marx dans le chapitre de l’achat et de la vente de la force de travail. (Capital, tome 1, chapitre 4, 3e sous-chapitre[1].)

Mais qu’arrive-t-il après que l’ouvrier a vendu sa force de travail au capitaliste, c’est-à-dire l’a mise à sa disposition contre un salaire convenu à l’avance — salaire journalier ou salaire aux pièces ? Le capitaliste conduit l’ouvrier dans son atelier ou son usine où se trouvent déjà tous les objets nécessaires pour son travail, matières premières, produits secondaires (charbon, colorants, etc.), outils, machines. Là, l’ouvrier se met à bûcher. Son salaire journalier est, comme nous l’avons supposé plus haut, de trois marks — qu’il les gagne à la journée ou aux pièces, peu importe. Nous supposons également ici que l’ouvrier, en douze heures de son travail, incorpore aux matières premières utilisées une nouvelle valeur de six marks, laquelle nouvelle valeur est réalisée par le capitaliste au moyen de la vente de la pièce une fois finie. IL paie avec cela ses trois marks à l’ouvrier, mais il conserve pour soi les trois autres marks. Or, si l’ouvrier crée en douze heures une valeur de six marks, en six heures il en crée une de trois marks. Il a donc déjà donné au capitaliste l’équivalent des trois marks touchés, ou salaire, lorsqu’il a travaillé six heures pour lui. Après six heures de travail tous deux sont donc quittes, ils ne se doivent pas un centime l’un à l’autre.

  1. Capital, tome I, p. 189 (édit. Costes).