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l’ouvrier, Il lui faudrait gagner son salaire dans des conditions plus difficiles. Tel est l’état d’esprit de ces braves philanthropes qui tonnent contre le repos du dimanche.

[Les patrons sauraient bien modifier le salaire, en le fixant nominalement, comme, par exemple, en faisant travailler un quart d’heure de plus, en diminuant le temps des repas et par d’autres moyens analogues.]

3. Bien que le minimum du salaire soit en moyenne déterminé par le prix des moyens de subsistance les plus indispensables, on doit cependant remarquer :

Premièrement, que le minimum est différent dans les divers pays. Par exemple, des pommes de terre en Irlande.

Deuxièmement, il n’y a pas que cela. Le minimum lui-même a un mouvement historique et il s’abaisse de plus en plus vers le niveau absolu le plus bas.

Exemple avec l’eau-de-vie, Premièrement faite avec de l’eau d’arquebuse, puis du grain, puis du schnaps.

Contribuent à amener au minimum réellement le plus bas :

1. Le développement général du machinisme de la production, la division du travail, la concurrence dans les différents travaux, mobile et débarrassée des entraves locales, ensuite :

2. L'accroissement des impôts et les dépenses plus grandes du budget de l'Etat, car bien que la suppression d’un impôt, comme nous l’avons vu, ne soit d’aucune utilité pour l’ouvrier, l'établissement de chaque nouvel impôt lui est préjudiciable aussi longtemps que le minimum du salaire n’est pas encore ramené à sa dernière expression possible, et il en est de même pour tous les troubles et toutes les difficultés du commerce bourgeois. L’accroissement des impôts, pour le remarquer en passant, devient la ruine des petits paysans, des petits bourgeois et des artisans.

Un autre exemple, la guerre de libération. Le progrès de l’industrie qui fait surgir des produits à meilleur marché et des produits similaires.

3. Le minimum tend à s’égaliser dans les différents pays [caractéristique principale de l’industrie moderne].

4. Lorsque le salaire a baissé et qu’il remonte ensuite, il ne s'élève jamais plus, par contre, à sa hauteur précédente.

Au cours de son développement, le salaire fait donc une double chute :

Premièrement de façon relative par rapport au développement de la richesse générale.

Deuxièmement de façon absolue, par le fait que la quantité de marchandises que l’ouvrier reçoit en échange devient toujours plus petite.

5. Au cours du développement de la grande industrie, le temps [= le temps de travail] devient de plus en plus la mesure de la valeur des marchandises, c’est-à-dire aussi la mesure