Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/74

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Croissance du capital est équivalent à accumulation et concentration du capital. Au fur et à mesure que le capital s’accumule et se concentre, il conduit : au travail à une échelle plus grande et par conséquent à un nouveau rendement du travail qui le simplifie encore davantage ; puis à l’introduction du machinisme à une plus grande échelle et à l’introduction de nouvelles machines.

Cela veut donc dire que, au fur et à mesure que s’accroît le capital producteur, la concurrence entre les ouvriers grandit parce que la division du travail est simplifiée et que chaque branche de travail est accessible à tous.

La concurrence grandit en outre parmi eux parce qu’ils entrent dans la même mesure en concurrence avec les machines et que ce sont elles qui les privent de leur pain. En agrandissant toujours l’échelle à laquelle on produit, en diminuant, en outre, de plus en plus l’intérêt de l’argent par la concurrence entre les capitaux offerts, la concentration et l’accumulation du capital productif amènent par conséquent [les résultats suivants] :

Les petites entreprises industrielles périclitent et ne peuvent soutenir la concurrence contre les grandes. Des couches entières de la classe bourgeoise sont rejetées dans la classe ouvrière. La concurrence entre les ouvriers augmente donc la ruine des petits industriels qui est liée fatalement à l’accroissement du capital producteur.

Et dans le moment même où l’intérêt de l’argent baisse, les petits capitalistes qui ne participaient pas auparavant à l’industrie sont contraints de devenir des industriels, c’est-à-dire de fournir encore de nouvelles victimes à la grande industrie. Donc la classe ouvrière s’accroît de ce côté également et la concurrence parmi les ouvriers augmente. L’accroissement des forces productrices engendrant le travail à une plus grande échelle, la surproduction momentanée devient une nécessité de plus en plus grande, le marché mondial s’élargit de plus en plus et, par conséquent, avec la concurrence universelle, les crises deviennent de plus en plus violentes. Et comme stimulant soudain donné aux ouvriers pour se marier et se reproduire, on les concentre en masses plus grandes, ce qui [rend] leur salaire de plus en plus instable. Chaque nouvelle crise provoque donc immédiatement une concurrence beaucoup plus grande parmi les ouvriers.

En général : la croissance des forces productrices avec leurs moyens de communication plus rapides, la circulation accélérée, le mouvement fébrile du capital consiste en ceci que, pouvant être produit davantage dans le même temps, il faut par conséquent, suivant la loi de la concurrence, qu’il soit produit davantage. Cela veut dire que la production a lieu dans des conditions de plus en plus difficiles, et que dans ces con-