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a) Le niveau du salaire dépend des rapports entre les bras qui s’offrent et les bras qui sont demandés.

Le salaire peut s’accroître de deux manières :

Ou bien lorsque le capital, qui met en mouvement le travail, s’accroît si rapidement que la demande d’ouvriers augmente plus rapidement — dans une progression plus rapide que leur offre.

Ou, deuxièmement, lorsque la population s’accroît à une lenteur telle que la concurrence parmi les ouvriers reste faible bien que le capital ne s’accroisse pas rapidement.

Sur un côté du rapport, sur la croissance du capital productif vous, les ouvriers, vous ne pouvez exercer aucune influence.

Par contre, vous le pouvez bien sur l’autre côté.

Vous pouvez diminuer l’offre parmi les ouvriers, c’est-à-dire la concurrence entre les ouvriers, en faisant le moins possible d’enfants.

Pour dévoiler toute la bêtise, la vilenie et l’hypocrisie de cette doctrine, ce qui suit suffira :

b) Ceci doit être ad [ajouté] à C. 1 : Quel est l’effet de la croissance des forces productrices sur le salaire ? (Voir p. 60.)

Le salaire s’accroît lorsque s’accroît la demande de travail. Cette demande s’accroît lorsque le capital, qui met en mouvement le travail, s’accroît, c’est-à-dire lorsque le capital producteur augmente.

Mais à ce sujet il faut faire deux remarques principales :

Premièrement : Une condition principale pour la hausse du salaire est l’accroissement du capital productif et un accroissement aussi rapide que possible de celui-ci. La condition principale pour qu’un ouvrier soit dans une situation supportable est donc d’abaisser de plus en plus sa situation par rapport à la bourgeoisie, d’augmenter le plus possible la puissance de son adversaire — le Capital, Cela signifie : Il ne peut être dans une situation supportable qu’à la condition d’engendrer et de renforcer la puissance qui lui est hostile, son antagoniste. A cette condition, par le moyen de la création de cette puissance qui lui est hostile, affluent de celle-ci vers lui des moyens d’occupation qui font à nouveau de lui une partie du capital producteur et le levier qui augmente ce dernier et lui imprime un mouvement de croissance accéléré.

Remarquons en passant que lorsqu’on a compris ce rapport entre le Capital et le Travail les essais de conciliation de Fourier ou d’autres apparaissent dans tout leur ridicule.

Deuxièmement : Une fois que nous avons expliqué ce rapport absurde en général, il s’y ajoute un deuxième élément encore plus important.

Notamment que veut dire : croissance du capital producteur et dans quelles conditions se produit-il ?