Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, I.djvu/52

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féodale aient pu naître et disparaître ; vous êtes condamnés à ne plus oser le concevoir pour la propriété bourgeoise.

46. On nous dit que nous abolissons la famille ! Et les plus radicaux s’indignent de ce honteux dessein des communistes.

Sur quoi donc repose la famille actuelle, la famille bourgeoise ? Sur le capital, sur l’enrichissement privé. Elle n’existe en son plein développement que pour la bourgeoisie. Mais elle a pour corollaire la disparition totale de la famille parmi les prolétaires, et la prostitution publique.

La famille des bourgeois disparaîtra, cela va sans dire, avec le corollaire qui la complète ; et tous deux disparaîtront avec le capital.

Nous reprochez-vous de vouloir mettre un terme à l’exploitation des enfants par les parents ? Oui ; nous faisons l’aveu de ce crime.

47. Nous brisons, dites-vous, les liens les plus tendres, en substituant à l’éducation familiale l’éducation sociale.

Mais votre éducation n’est-elle pas déterminée, elle aussi, par la société ? N’est-elle pas déterminée par les conditions sociales où l’éducation a lieu, par une intervention plus ou moins directe ou indirecte de la société, qui a pour moyens l’école et le reste ? Ce n’est pas une invention des communistes que cette action exercée par la société sur l’éducation. Ils se bornent, puisqu’elle existe, à vouloir en modifier le caractère ; ils arracheront l’éducation à l’influence de la classe dirigeante.