Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/19

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nale en un petit nombre de mains ; réduire la majorité des citoyens au rang d’ilotes de la fortune (Vermœgenshelotismus). (Ibid., p. 25.) Une société s’est constituée où la concentration des richesses va de pair avec la prolétarisation.

Schuster reprend alors, en l’appliquant à l’Allemagne, la rigoureuse déduction de Sismondi. Il décrit la fabrique moderne, amoncellement prodigieux de richesses, dont la force agglomérante croît avec plus de vitesse encore que la quantité agglomérée. Il montre comment elle ruine la petite entreprise, accapare le monopole du commerce, et demeure ainsi souveraine absolue du marché du travail. Et, l’ayant conquis, on devine comment elle use de cette souveraineté pour déprimer les salaires, pour allonger démesurément la journée de travail. (Ibid., p. 32.) En Allemagne, des industries entières, vers 1835, ont péri ; d’autres livrent le dernier combat désespéré contre cette invasion de la grande fabrique et du machinisme. « On peut prévoir que, tôt ou tard, la grande majorité des ouvriers seront saisis de fureur révolutionnaire, ou tomberont à la triste existence des ouvriers de fabrique, à moins que des réformes étendues ne mettent fin énergiquement à l’inégalité. » (Ibid., p. 29-30.) « L’existence d’une classe moyenne est devenue incompatible avec la structure du corps social d’aujourd’hui. » (Ibid., p. 25.) « Les hauts barons de la bourse et de l’usine commandent à des centaines de milliers de commis qui mènent