Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/211

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toute nation. C’est pourquoi elle exige l’unification universelle de la conscience prolétarienne avec un effort prolétarien universellement concerté. Le cri qui termine le Manifeste n’a pas d’autre signification. Ce n’est pas une devise utopique comme la formule usitée chez les démocrates jusqu’alors : « Tous les hommes sont frères ! » et il est vain d’user ainsi de contre-vérités sentimentales. Il n’est pas vrai que les prolétaires soient les frères des capitalistes. Mais ce qui leur convient, c’est une mise en garde et un précepte d’action, dans un cri de ralliement.

CONCLUSION


Jusque dans sa formule finale le Manifeste reste ainsi fidèle au matérialisme historique, où se résume la philosophie prolétarienne.

Cette philosophie professe qu’il n’y a de vérité que dans la synthèse de la théorie et de la pratique. Elle a un triple sens :

1o Un sens métaphysique ; et elle affirme alors que la conscience ne s’éveille en l’homme et que la science ne s’élabore en son esprit que par les nécessités de l’action où elle le guide.

2o Un sens social ; et elle affirme que les relations sociales et les sentiments qui les accompagnent (sentiments de famille, de droit, de moralité) ne s’établissent que par la nécessité pour les hommes de gagner leur vie avec un certain outillage, et avec la division du travail que cet outillage requiert. »

3o Un sens politique ; et elle affirme que les re-