Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/59

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lisation révolutionnaire, société rivale formée à Zürich. Les chefs de l’ancienne révolution badoise, Johann Philipp Becker et Sigl, la président. Mais les plus timides démocrates du Palatinat y fraternisaient avec les marxistes les plus outranciers. Une grande confusion naquit lorsque cette société secrète, simultanément avec la Fédération communiste, envoya des émissaires à Bruxelles, à Paris et en Allemagne. Plusieurs groupes devinrent hésitants. La Centralisation révolutionnaire, sans doute, faisait adhésion au Manifeste communiste, offrait aux marxistes de marcher de front avec eux, sans se fondre avec eux et sans les combattre. Fallait-il accepter l’alliance ainsi offerte ? Le Comité de Londres crut devoir s’y refuser[1].

C’était déjà une mésintelligence regrettable entre les combattants de la veille. La maladresse des chefs badois la rendait nécessaire. Mais une scission plus grave se préparait dans la Fédération communiste elle-même.

La circulaire du Comité central datée de mars 1850, bien qu’elle fût signée de Marx, manifestement ne répondait plus à ses idées. À mesure qu’il étudiait l’histoire économique des dix années écoulées, une évidence se faisait en lui. C’est que la révolution, issue de la crise économique de 1847, prenait fin avec cette crise. Il n’y avait plus à espérer de succès révolutionnaire avant une crise nouvelle. « Une

  1. Marx. Enthüllungen über den Kommunistenprozess zu Kœln, p. 84.