Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/150

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devancées dans ce sacrifice. Ainsi s’était réalisé le songe fait par la princesse royale, cette nuit où les caresses de l’épouse avaient échoué devant la résolution du futur religieux.

Il ne manquait plus que le consentement du maître pour que l’ordre des religieuses fût fondé. Gautamî se chargea des négociations ; mais le Bouddha accueillit mal ces ouvertures. Trois fois les femmes revinrent à la charge, trois fois elles furent repoussées et renvoyées à leur intérieur.

Celui qui avait résisté aux Apsaras craignit de faiblir devant ces dévotes opiniâtres ; il prit le meilleur parti, et se retira dans la forêt de Mahâvana. Il comptait sans l’obstination féminine. Ces grandes dames, qui n’avaient jamais voyagé qu’en litière, allèrent bravement à pied, à la poursuite de leur directeur spirituel. Épuisées de fatigue, les vêtements en désordre, couvertes de poussière, elles vinrent, un soir, tout éplorées, frapper à la porte du monastère.

Au plus fort de leur chagrin, les femmes savent toujours ce qu’elles font. Elles possèdent, d’ailleurs, un instinct qui ne les trompe jamais. Pas si simples que de s’adresser à Sâripoutra ou à quelque rude