Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/169

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circonstance inattendue vint changer la face des événements.

Depuis le crime qui l’avait fait monter sur le trône, l’usurpateur était poursuivi par les remords, et, selon l’expression énergique d’une légende Singhalaise, il semblait que mille épées tranchantes lui déchirassent les chairs. Chaque nuit, un sommeil entrecoupé lui ramenait le spectre d’un père mourant de faim. Sombre, farouche, Adjâtasatrou fuyait la société des hommes. Il se promenait un soir sur la terrasse du palais, et les courtisans se tenaient à l’écart. Les échos de Vênouvana apportaient jusqu’à la demeure royale le chant des hymnes Bouddhiques. Le souverain prête l’oreille : ces chants religieux, qui s’élèvent au milieu du silence d’une belle nuit, le touchent malgré lui, et cette âme coupable entrevoit l’abri du repentir. S’adressant à ses courtisans, il leur demande quel est le sage qui pourrait lui rendre un peu de calme ? Chacun se tait ; le nom du Bouddha est sur le bord de toutes les lèvres ; Djivaka seul a le courage de prononcer ce nom détesté. Au grand étonnement de tous, Adjâtasatrou veut immédiatement aller trouver le Bouddha.

On allume les torches ; la garde fémi-