son directeur, qu’il mourrait bientôt, la courtisane fondit en larmes.
Qu’on ne s’étonne pas de la ressemblance de cette légende avec un passage de l’Évangile. Madeleine et Amrapalî éprouvaient toutes deux ce besoin de réhabilitation, qui saisit les plus folles au sein des plus grandes erreurs ; Jésus, comme le Bouddha, était le dernier enthousiasme, la flamme purifiée de ces cœurs qui avaient tant aimé et n’en avaient pas encore fini avec les penchants d’autrefois. Les deux maîtres étendirent une main miséricordieuse sur ces fronts coupables ; la clémence n’est-elle pas le plus doux privilége dont l’exercice soit réservé au sage ?
Les moments étaient précieux, et le Bouddha déployait plus d’activité que jamais. Il traversa l’Inde presque tout entière, faisant halte dans les plus infimes bourgades, et ne se lassant pas de prêcher au peuple les quatre vérités. Il avait convoqué de nouveau ses religieux dans le pays de Pawa. Là, sous un bosquet de manguiers, s’élevait un monastère aussi beau que celui de Djêtavana. L’opulent Chounda, fils d’un orfèvre renommé, avait consacré une partie de sa fortune à cette pieuse fondation. En apprenant l’arrivée