s’approcher, elle demanda au roi la permission de se retirer dans les jardins de Loumbini[1] ; Souddhodana n’avait rien à lui refuser, et elle partit avec une magnifique escorte. Le voyage n’était pas long : les jardins de Loumbini sont situés à sept ou huit lieues au nord-est de Kapilavastou. C’était en avril ; le printemps s’épanouissait avec toutes les splendeurs tropicales. Les palmiers entrelacés formaient un dais impénétrable aux rayons du soleil ; les arbres, chargés de fleurs et de fruits, venaient d’eux-mêmes au-devant des mains paresseuses ; une herbe verte comme le cou des paons tapissait le sol ; des senteurs, apportées par la brise, s’élevaient des lacs couverts de lotus et de valisneries ; des myriades d’oiseaux peuplaient les bosquets ; les cigognes jetaient de petits cris d’allégresse, et le kôkila[2] chantait l’amour.
L’auguste voyageuse mit pied à terre avec toute sa suite ; joyeuse, elle allait de bosquet en bosquet, examinant un arbre, puis un autre ; un figuier gigantesque[3],