découpées, faisaient ressortir l’éclat de ses quarante dents blanches[1], et sa peau unie ressemblait à de l’or en fusion ; les doigts de ses mains et de ses pieds étaient réunis par une membrane jusqu’à la première phalange ; son cou manquait de flexibilité, et, quand il voulait regarder en arrière, il lui fallait tourner la tête d’une seule pièce, à la façon du loup et de l’éléphant. Dans cet admirable corps, cela aurait pu passer pour une imperfection, si tous les Bouddhas n’avaient dû avoir le cou fait ainsi.
On marie les princes de bonne heure, surtout dans l’Inde. Les plus anciens d’entre les Sâkyas se réunirent pour demander au roi s’il ne convenait pas de choisir une épouse à Siddhârtha. Souddhôdana accueillit volontiers cette proposition. Aussitôt voilà toutes ces têtes grises qui se montent ; les hommes n’en ont jamais fini avec l’ambition. « Prenez ma fille, s’écrient en chœur cinq cents voix ; elle est belle, elle est gracieuse ; soumise à ses parents, elle sera dévouée à son mari. »
« Seigneurs, dit le roi qui ne sait auquel entendre, peut-être serait-il con-